L’église Saint Jacques Le Majeur sera ouverte au public aux jours et heures d’ouverture de Bureau d’Information Touristique, uniquement en période estivale (de mai à septembre).
En dehors de cette période, merci de vous adresser à la paroisse au 04 93 42 70 11.
Son histoire
L’Église paroissiale St Jacques le Majeur est un monument à la croisée des styles Roman et Gothique. Elle est mentionnée pour la première fois dans une bulle d’Adrien IV en 1155. Reconstruite et agrandie en 1471, il ne reste de l’église primitive que le soubassement des quatre premiers piliers de la grande nef et le chevet plat percé de deux baies romanes. Au 19ème siècle, on ouvre le mur nord de l’église pour y incorporer les deux chapelles du 17ème siècle qui étaient accolées, celle de St Joseph et celle de celle de Notre Dame du Rosaire, tandis qu’à chaque extrémité on rajoute des fonts baptismaux et la chapelle du Sacré-Cœur. L’église se trouve donc pourvue d’une seconde nef, plus petite.
Le Chœur, est pourvu au 18ème siècle d’une très belle voûte en bonnet d’évêque, et sera agrémenté au 19ème siècle d’un décor en trompe l’œil, faux marbre et guirlandes colorées.
Les portes du portail d’entrée, de style gothique flamboyant, furent commandées à Jacotin Bellot, un maître-fusetier grassois réputé qui est aussi l’auteur des stalles de la Cathédrale de Vence. Chaque élève du maître a réalisé un panneau à la facture différente. Cette porte latérale permettait aux Comtes de Grasse de venir directement de leur château à l’église. Le portail, au tympan peint est plus ancien.
Dans le fond de l’église existe une petite porte, très ancienne, dite “porte des manants”. Lors des travaux de 1881-1884, elle fut fermée définitivement. Elle donnait accès à un escalier qui aboutissait au cimetière partiellement détruit lors d’un glissement de terrain. A côté de cette porte on trouve un bénitier en marbre noir très imposant qui est une ancienne fontaine à eau, récupérée lors du pillage du château.
Le clocher fut construit en même temps que l’extension de l’église, en 1471. Il avait une base carrée. Sa hauteur ne dépassait guère celle de la nef unique, il supportait un campanile en fer forgé avec une seule cloche. Le clocher était la maison “claustrale” (mot dérivé de cloître), lieu de méditation et de repos, abritant les chambres des prêtres. Il servait également de local aux confréries pour entreposer leurs cierges. Une inscription lapidaire d’époque romaine est enchâssée dans la base du clocher. La maison “curiale”, demeure du prieur, se trouvait rue de la Placette.
Le campanile en fer forgé (sur le clocher) fut enlevé en 1834 et le clocher remanié pour supporter les 4 cloches : la plus grande Pélagie regarde la place, Marie-Louise regarde le Château, St Jean regarde la Vallée du Loup et Gabrielle regarde la chaîne du Cheiron.
La visite de l’intérieur de l’église vaut le détour : outre ses 22 œuvres classées, dont trois pièces exceptionnelles, elle est caractéristique de la piété populaire provençale, tant par le choix des statues ou tableaux que par leur emplacement. Parmi les plus notables, le retable de Bréa, la danse macabre et le calvaire (poutre de gloire).
Le Retable de St Jacques
Patron de l’église, il est attribué au peintre niçois Louis Bréa qui signa sa première œuvre en 1475 et sa dernière vers 1523 ; il peut être daté des années 1500. C’est un des rares retables de Bréa à avoir conservé son revers. Malheureusement, la prédelle et les bandes latérales ont disparu et certains panneaux ont été inversés lors de restauration.
Le personnage principal, qui occupe le plus grand des panneaux centraux, représente, l’apôtre saint Jacques. A ses côtés on trouve Ste Marie-Madeleine, St Pierre de Vérone, st Jérôme et St Benoit.
Au- dessus, occupant une place presque aussi grande, la Vierge au doux visage, assise sur un large trône. Elle tient sur ses genoux l’Enfant qui bénit. St Paul et St Pierre, St Joseph et St Jean-Baptiste, St Come et St Damien, Ste Anne et la vierge enfant, St François recevant les stigmates, sont à ses côtés.
La Danse Macabre
Cette huile sur bois serait de la fin du XVème siècle. Elle n’appartient pas au genre très codifié des danses macabres répandues dans toute l’Europe. Il s’agit plutôt d’un jugement particulier dont l’origine plonge dans la légende et se rattache à l’histoire du village et des Comtes du Bar. Un très beau texte sur la mort – 33 vers en provençal – complètent le tableau.
Le Calvaire
Ce calvaire du XVIème siècle composé de 4 statues en bois polychrome, est une ancienne poutre de gloire qui se trouvait jadis à l’entrée du chœur. Remarquez la richesse des vêtements de Ste Marie-Madeleine, vêtue à l’italienne avec une robe à manches à crevés, la vierge qui porte la guimpe, réservée aux veuves ou aux religieuses et St Jean, éternel adolescent, qui tient le livre de son évangile dans un étui de cuir. Le Christ, apaisé, semble dormir. Il s’agit d’un Christ de résurrection plus que d’un Christ agonisant.
Parmi les autres œuvres de l’église, signalons aussi le tableau de la mort de St Joseph (derniers tiers du 17ème), le tableau des âmes du purgatoire(17ème), le chemin de croix (1871), les statues de St Roch et St Sébastien (protecteurs de la peste), l’autel baroque de Notre Dame du Rosaire avec ses reliquaires anciens, le très bel ostensoir et ses burettes dans la vitrine du « grand trésor » (19ème). (Auteur : Armelle de Feraudy)